Lumberjack the monster
Lumberjack the monster est un film de Takashi Miike. Je l’ai regardé, car je n’arrive pas à me sortir ichi no killer de la tête. Le film n’avait pas la même esthétique, il faut dire qu’en 24 ans la manière de filmer à bien changer. Qu’est-ce que nous raconte le film ? C’est un thriller avec étonnement des psychopathes (c’est une récurrence chez Takashi Miike.). Alors qu'Akira est un psychopathe qui se fait attaquer par un tueur en série recherché par la police. Nous allons suivre ces trois personnes simultanément. D’un côté Akira qui essaye de retrouver son assaillant et de comprendre en même temps qui il est vraiment, de l’autre, c’est une enquête de police avec une profileuse très badass, Ranko Toshiro. Les deux personnages vont s’entrecroiser au long de leur recherche du tueur, le bûcheron monstrueux.
Contrairement à l’autre film que j’ai pu voir de Takashi Miike, celui-ci l’était beaucoup moins sanglant, je doute qu’un humain normalement constitué saigne de la sorte, mais ce n’est pas « si » horrible à regarder. La tension entretenue tout au long ne joue pas seulement à propos du tueur, c’est aussi une lutte constante du personnage principal entre ses envies de meurtre et son empathie naissante. Au milieu de tout cela, je me suis retrouvée à douter des choix que le personnage aller faire. Si bien qu’à la fin, je changeais d’avis toutes les deux secondes ne sachant pas si Akira finirait par tuer à nouveau ou non.
À la fin du film, j’ai même eu peur qu’il meure et je le dirais que le voir vivre avec de l’empathie serait intéressant. Mais la fin m’a surprise encore plus.
Ce que j’aime bien dans le cinéma de Takashi Miike, jusqu’à présent, c’est sa manière de traiter le son. Il n’est pas présent tout le temps et j’ai eu l’impression qu’à quelques moments clé où il arrive une remise en question au personnage la musique « bug » en quelques sortes. Il ne rajoute pas non plus de musique excessive, il y a des moments où la musique s’arrête pour laisser le personnage respirer, après une attaque ou une révélation par exemple.
Takashi Miike veut nous forcer à faire notre enquête de nous-même. Il nous donne tous les indices au début du film avant de nous présenter le problème. Nous arrivons ensuite à un point de bascule où les personnages résolvent l’énigme et soit vous avez trouvé qui est le bûcheron monstrueux soit vous le découvrez. Je vous rassure, je n’avais pas totalement trouvé au moment de la révélation, il y avait tellement de suspects potentiels avec tellement de personnages impliqués.
Parlons-en des personnages, nous avons le personnage principal Akira Ninomiya qui est un avocat psychopathe lié à sa fiancée Emi Hasumi et à Kuro Sugitani un médecin qui est aussi un psychopathe. Du côté de la police, le personnage d'Inui Toto est l’un des plus approfondis et des plus importants pour l’histoire, et le personnage de Ranko Toshiro, une femme flic qui fait tellement bien son travail et qui n’est pas « tant » dénigré par ses collègues et les témoins qu’elle interroge.
Tous ces personnages ont un développement assez profond malgré le fait que le film ne soit pas si long. Chacun d’eux à un objectif et des valeurs qu’il ou elle veut respecter. Par exemple, Ranko Toshiro veut prouver qu’elle peut résoudre l’enquête et veut montrer ses capacités, ce qu’elle fait avec brio. Mais elle n’hésite pas à transgresser les règles pour arriver à ses fins, alors même qu’elle travaille dans la police.
En bref, ce film est peut-être un bon moyen d’entre dans la filmographie de Takashi Miike dans le sens où ça reste dans les codes actuels du cinéma de 2020 et qu’il n’y a pas d’hyper violence. Seuls les sujets abordés peuvent être un peu lourds à entendre, mais en même temps, c’est un thriller de Takashi Miike.