La fracture
La fracture, un film de Catherine Corsini sorti en 2021. Dans cette comédie dramatique, nous retrouvons Pio Marmaï, Marina Foïs, Valeria Bruni Tedeschi et Assiatou Diallo Sagna. Le film se déroule lors des évènements des gilets jaunes à Paris et confronte chacun à ce sujet, que ce soit par la télévision, les réseaux sociaux ou lors de discussions. C’est le premier film dans lequel apparait Assiatou Diallo Sagnan, qui gagne un César à cette occasion !
Que faire quand on attend aux urgences ? Non, le film ne vous donnera pas la solution, sauf si vous voulez vous échapper de l’hôpital.
Le personnage de Pio Marmaï, Yann, et celui de Valeria Bruni Tadeschi, Raf, se retrouvent à l’hôpital. Aux urgences, plus précisément, où ils vont devoir faire face au manque matériel et personnel de l’équipe de soignants. Tout cela dans un contexte de tension où Yann et Raf, qui ne se connaissent pas, vont se crier dessus une bonne partie du temps.
Je n’ai pas trouvé la représentation des gilets jaunes si bien faite. Ce sont des personnes de tous les âges, ados et adultes, voire retraités. J’ai eu l’impression qu’ils étaient tous énervés tout le temps sans aucune raison. Ça fonctionne pour le personnage de Pio Marmaï, mais pour les autres je ne suis pas très sûr. Le personnel soignant, pour le coup, est très réaliste, avec comme personnage important une réelle aide-soignante.
Le cadrage lors du film était un peu décalé, avec parfois des jumps-cuts quasi invisibles voire maladroits. Je ne veux pas critiquer la manière de filmer car elle fonctionne avec le film : c’est précipité, maladroit, comme si on filmait avec un téléphone. Le film ne ralentit pas : on enchaîne d’une discussion ou d’un événement marquant à l’autre, sans pour autant que le rythme soit saccadé ou trop rapide.
Aucune musique n’accompagne le film, sauf à la toute fin. Cela nous plonge dans l’ambiance de l’hôpital : une fois qu’on y est entré avec Yann et Raf, il nous est quasiment impossible d’en sortir.
Le film aborde des thèmes importants : la pauvreté, les convictions, le travail, la santé, la mort. Cela fait peut-être beaucoup de choses en film, et des séquences plus approfondies sur certains sujets/personnes seraient appréciables. Par exemple, la mort apparait par un personnage récurrent qui apparait alors que l’infirmière ne peut s’en occuper. La scène est alors très courte et nous laisse à peine le temps de prendre vraiment conscience de ce sujet. Il aurait fallu mettre en évidence la mort ou le manque de temps. Cependant, j’apprécie le fait qu’il y ait ces récurrences tout au long du film, avec un tas d’éléments importants pour chaque personnage.
L’humour dans ce film n’est pas mis au premier plan, mais beaucoup de scènes entre Marina Foïs et Valeria Bruni Tedeschi sont très drôles. Le running gag de Raf qui ne cesse de crier à travers tout le service détend un peu l’atmosphère au fur et à mesure.
Je ne sais pas vraiment si j’ai apprécié le film ; en tout cas, j’ai aimé le jeu des acteurs et l’ambiance créée dans l’hôpital. Je le recommanderai si vous aimez bien les acteurs qui sont présents.
Cela reste un film assez classique de comédie dramatique française : on présente les personnages, catastrophe, ils se retrouvent semi-confinés et doivent résoudre le problème avant que quelque chose ne leur arrive.